dimanche 14 janvier 2007

I. Partie historique du tabac

1. son origine

La culture du tabac a son origine en Amérique, il y a plus de 3000 ans. Dans l’Antiquité, le tabac était inconnu en Europe. Pourtant, les hommes brûlaient diverses herbes dont ils utilisaient la fumée pour soigner ou pour prier. En Amérique, les Indiens connaissent le tabac. Ils l’utilisaient lors de rituels pour la purification des adultes et pour entrer en communication avec le « Grand Esprit ». Le tabac était aussi utilisé comme plante médicinale, il apaisait les douleurs.

En 1492, Christophe Colomb découvre l’Amérique et le tabac à Cuba. Il s’aperçoit que les Indiens fument une plante nommée « petum », sous forme d’un tube de feuilles roulées. Ils utilisent de longues pipes ou chiquent les feuilles de tabac.

Christophe Colomb raconte que les Indiens brûlent une plante avec de petits morceaux de charbon et en aspirent la fumée odorante ; d’autres utilisent des bâtons creux remplis de feuilles hachées ; d’autres encore fument des calumets, chiquent ou respirent une sorte de poudre. Il découvre aussi des « cultures » à Haïti (le « tabaco »), il l’importe pour la première fois en Europe. En 1500, Chabral trouve du tabac au Brésil et en 1515, Cortes en trouve au Mexique.

En 1493, le missionnaire espagnol Fray Romano Pane accompagne Christophe Colomb dans son 2e voyage au Nouveau-Monde, pour y convertir les habitants au christianisme. Il envoie du tabac à Charles Quint. L’Espagne choisit alors Cuba pour y faire pousser son tabac. Plus tard, quand le bateau accoste sur les côtes portugaises, l’équipage a pris pour habitude de consommer du tabac, dont il vante les mérites.

A la cour espagnole et portugaise, le tabac est longtemps utilisé comme simple plante d’ornement. Ce n’est qu’au milieu du XVIe siècle, que le médecin Personnel de Philippe II commence à propager le « médicament universel » : le tabac.

En 1520, des premières cultures « européennes » s’installent à Cuba et à St Domingue.

Les premières graines de tabac furent rapportées en Europe en 1520. Au Portugal, quelques années plus tard, le tabac était cultivé et utilisé comme une plante médicinale. En 1556, le moine Angoumois André Thevet ramène pour la première fois des graines de tabac en France.

En 1560, Jean Nicot était ambassadeur de France au Portugal. Celui-ci, voyant l’effet curatif de la plante, envoie de la poudre à la Reine Catherine de Médicis afin de traiter les terribles migraines de son fils François II. Le traitement a du succès, alors elle donna l’ordre de cultiver du tabac en Bretagne, en Gascogne et en Alsace. On l’appela alors « l’herbe à la Reine » ou encore « la Catherinaire ». La Reine utilisait le tabac sous forme de « prises ». La vente du « médicament universel », sous forme de poudre, est réservée aux apothicaires. En l’honneur de Jean Nicot, à partir de maintenant on appelle le tabac « Nicotina Tabacum ».

Cette herbe devint très populaire et toute la Cour se mit à l’utiliser. Certains opposèrent au tabac car ils y voyaient de la sorcellerie. La mode du tabagisme se répandit tout de même. Sous Louis XIII, le tabac est toujours consommé comme médicament en poudre, mais de plus en plus, on fume la pipe par plaisir.

Dans les autres pays, l’engouement est aussi rapide. Il apparaît en même temps en Angleterre, en Italie, en Allemagne, en Turquie, au Maroc, en Corée, au Japon, en Chine… Dès la fin du XVIe siècle, le tabac est connu dans le monde entier.

2. son utilité

Les premiers industries artisanales sont alors apparues à partir de tabacs importés « des Amériques ». Dès le XVIIe siècle, on ramasse des mégots de cigare et on les enroule dans du papier pour les fumer.

En 1629, le Cardinal de Richelieu instaure un droit de Douane (premier impôt sur le tabac) à l’entrée des tabacs qui, à cette époque, étaient encore importés du Nouveau Monde. Cette décision entraîne en 1637 de premières plantations en France, à Clairac (Lot-et-Garonne). Au milieu du XVIIe siècle, il y a déjà un grand nombre d’exploitations, surtout dans les vallées du Lot et de la Garonne, en Lorraine et en Normandie.

En 1674, sous Louis XIV, Colbert décrète « le Privilège de fabrication et de vendre ». Celui-ci est d’abord affermé à des particuliers, puis à la seule Compagnie des Indes (« la Ferme des tabacs »). La tabaculture devient alors un Monopole. Le privilège donné à la Compagnie des Indes s’arrête avec la banqueroute de Law. La liberté de fabrication et de vente revient, les droits de Douane aussi.

En 1719, la culture est interdite dans toute la France avec des condamnations qui peuvent aller jusqu’à la peine de mort, sauf en Franche-Comté, en Flandre et en Alsace. En 1720, le Monopole est rétabli.

En 1791, l’Assemblée Nationale déclare la liberté « de cultiver, de fabriquer, de débiter ». La nicotine est découverte en 1809 par un Normand, Louis-Nicolas Vauquelin, professeur de Chimie à l’Ecole de médecine de Paris. Cet alcaloïde est appelé « nicotine » en référence à Jean Nicot.

En 1810, avec Napoléon Ier, est publié le décret de l’organisation du Monopole de la culture, de la fabrication et de la vente des tabacs (Monopole exploité par l’Etat).

Aujourd’hui, chaque année, l’état perçoit environ dix milliards d’euros de taxes issues de la vente du tabac.

En 2002, 80 milliards de cigarettes ont été vendues en France, ce qui représente un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros. En revanche, le coût social du tabac, l’ensemble des coûts supportés par la collectivité (dépenses de la santé, campagnes de prévention, perte de revenus et de production,...) est lui aussi estimé à dix milliards d’euros.

3. son développement

A partir de 1816, l’autorisation de culture est donnée, petit à petit, à quelques départements. Les premières cigarettes fabriquées de façon industrielle apparaissent en 1830 et c’est en 1843 que la première machine à fabriquer les cigarettes est inventée. Les cigarettes ainsi fabriquées vont peu à peu supplanter la chique et la prise, mais le tabagisme reste cependant beaucoup moins fréquent qu’à l’heure actuelle. Ce n’est qu’après la seconde Guerre Mondiale qu’il se développe de manière extraordinaire, gagnant peu à peu toutes les classes de la société.

Nous allons voir maintenant comment évolue le tabagisme en France.

Dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers a baissé depuis les années 1960, passant de 45% à 35% aujourd’hui. En revanche, dans la population féminine, la proportion de fumeuses régulières a augmenté, passant de 10% à 22%. La différence hommes/femmes a fortement diminué. Chez les adolescents, le tabagisme est aujourd’hui aussi répandu chez les filles que chez les garçons.

En 1950, de premières études épidémiologiques prouvent la toxicité du tabac.

vendredi 12 janvier 2007

II. Risques du tabagisme

1. La composition d’une cigarette

Une cigarette contient en moyenne 86% de tabac; 5,5% de papier et 8% d’agents de saveur et de texture.

La composition d’une cigarette qu’elle soit blonde ou brune ne diffère pas, la différence tient en la présence ou non d’un filtre. Mais ce n’est pas tout, cette composition regroupe également diverses substances nocives, toxiques et cancérigènes mettant en danger de mort tous les consommateurs de tabacs quels qu’ils soient.

De plus, d’après des expérimentations, il a été démontré que le filtre ne diminuait pas la quantité de composants chimiques absorbés. Il faut aussi signaler que malgré les idées reçues, les cigarettes light produisent autant de dépendance qu’une cigarette normale du fait d’une augmentation de leur taux d’aluminium. Certes elles contiennent moins de goudron mais ne diminuent pas pour autant les risques de cancers des poumons.

Le tabac « non brûlé » contient plus de 2500 composés chimiques dont des pesticides et de nombreux additifs ajoutés au cours de sa transformation ; s’ajoute a cela des drogues, des métaux lourds…

Composants de la cigarette:

Il a été démontré que le tabac présentait plus de 2500 composés chimiques (auxquels s’en ajoutent 1500 une fois le tabac transformé en fumée !)
Ces composés sont divers et variés, certains sont utilisés dans la vie quotidienne, d’autres sont des poisons ou encore des substances favorisant les cancers…nous en avons recensé 22 clairement établis (les principaux parmi les 3000 identifiés) :


Les métaux lourds comme le cadmium, mercure, plomb, et chrome ont un diamètre étant compris entre 0,1 et 1 micron (millième de millimètre) dont les particules peuvent pénétrer dans les alvéoles des poumons.

La fumée de tabac contient donc tous ces éléments toxiques et d’autres encore non identifiés ; elle contient plus de 4000 produits chimiques dont au moins une soixantaine reconnues comme cancérigènes.


Explication sur le fonctionnement des principaux composés :

a. les goudrons

Une cigarette en contient en moyenne 12mg. Les goudrons contiennent des substances cancérigène et irritantes ; ils agissent principalement sur les voies respiratoires et à long terme ils endommagent les organes respiratoires en collant les cils vibratiles dans les poumons. Ils passent aussi dans le sang et sont éliminés par le rein vers la vessie où ils sont stockés entre deux mixions.

b. Les aldéhydes

L’acroléine et les phénols font partie des irritants de la fumée de tabac, les irritants altèrent la paroi bronchique et peuvent se transformer en bronchite chronique avec le temps.

c. Le monoxyde de carbone (C.O)

La fumée de tabac en contient autant que celle qui émane du tuyau d’échappement d’une voiture. Il est une substance toxique pour les voies respiratoires et est produit lors de la combustion en déficit d’oxygène et passe rapidement dans le sang. Il se fixe 20 fois mieux que les molécules d’oxygènes sur l’hémoglobine du sang et par conséquent il entrave la capacité d’absorption d’oxygène des globules rouges (hypoxie).

Il accroît la teneur du sang en graisse et augmente les risques d’artériosclérose !
Il a une demi vie de six heures dans le sang, sa fixation sur l’hémoglobine est responsable d’une baisse du transport de l’oxygène, d’une polyglobulie réactionnelle et lorsqu’il se fixe sur la myoglobine du muscle il prive ce dernier d’oxygène!

Le C.O peut être de plus utilisé comme marqueur du tabagisme récent par dosage dans le sang ou dans l’air expiré.

d. La nicotine

Une cigarette en contient en moyenne 0,9mg et la nicotine est le constituant principal du tabac.
Elle est « un alcaloïde » : substance organique d’origine végétale comportant une ou plusieurs fonctions animées. Elle atteint le cerveau très rapidement (7 secondes) et est le principal facteur de la dépendance chimique car elle agit sur l’organisme en stimulant la production d’une substance appelée « la dopamine » qui est responsable de l’état de dépendance amenant à la toxicomanie. Elle est éliminée sous forme de « cotinine » dans les urines et passe rapidement dans le sang. Elle est responsable d’effets cardio-vasculaires et neurologiques, provoque une tachycardie, une vasoconstriction et induit une mauvaise alimentation des tissus.

La nicotine est une DROGUE ! C’est un poison mortel qui peut tuer une personne en moins d’une heure si ne serait-ce qu’une toute petite quantité est injectée dans le circulation sanguine.
La fumée de tabac contient d’infimes quantités de nicotine qui ne sont pas mortelles en soi, mais qui sont néfastes pour la SANTE.
Des Plants de Tabac génétiquement modifiés dits OGM sont utilisés car ils permettent de multiplier par deux la dose de nicotine !!

La cigarette est dangereuse pour la santé de tous, que le tabagisme soit actif ou passif.
Elle contient des substances hautement cancérigènes et mortelles. La seule solution, pour pallier aux risques de santé, est donc évidemment l’arrêt total et définitif de la consommation de tabac actuelle.


2. Les Maladies

Le taux de mortalité lié au tabac est important. En France, 60000 personnes meurent par an à cause des maladies ou infections que peut entraîner le tabac.
Comme maladies, nous pouvons retrouver des cancers, des maladies respiratoires et cardiovasculaires puis des malformations ou autre problèmes (leucémie, asthme).

Tout d’abord nous allons parler du cancer du poumon.
Le tabagisme est la principale cause du cancer du poumon. Il entraîne des changements génétiques dans la cellule du poumon ce qui mène au développement du cancer de celui-ci.

Voici la photographie d’un poumon fumeur (à droite) et un poumon non fumeur (à gauche).



Un canadien décédé d’un cancer du poumon lié au tabagisme a voulu montrer son agonie pour montrer aux gens que le tabagisme a des conséquences irréversibles.



Il existe d’autres cancers que le tabagisme peut entraîner. Ils sont tous aussi dangereux que le cancer du poumon.

Le cancer du sein

Chaque année en France, 42000 femmes découvrent qu’elles st atteintes de ce cancer et 12000 en meurent.
Voici un cancer du sein sur une période de huit mois d’évolution

Le cancer de la bouche et le cancer du larynx




4226 personnes sont atteins du cancer du larynx en France et 2134 personnes en sont morte.


Le cancer de la vessie et du rein.
Le cancer de l’estomac
Le cancer de la gorge
Le cancer du col de l’utérus




Les fumeuses présentent un risque plus élevé en ce qui concerne le cancer du col de l'utérus qui constitue la frontière entre le vagin et l'utérus.

Le cancer de la langue


Ceci représente une atteinte tumorale de la langue.

Tous les cancers que nous venons de vous présenter sont considérés comme des maladies à long terme.

D’autres maladies sont provoquées par le tabac, notamment les maladies respiratoires. Nous pouvons y retrouver l’asthme, la toux, le sifflement et une respiration difficile ou laborieuse (ronflement).
Les maladies respiratoires sont souvent liées à une bronchite chronique et asthmatique.

Ensuite, le tabac fait apparaître des maladies cardiovasculaires.
Ce sont des maladies et des lésions du cœur, des vaisseaux sanguins du cœur et de réseaux de vaisseaux sanguins (veines, artères) dans tout le corps et le cerveau d’où les crises cardiaques, les infarctus et des accidents vasculaires cérébraux.

Ces maladies sont considérées comme des maladies foudroyantes. Les fumeurs qui cessent de fumer voient leur risque de maladie du cœur réduit de moitié déjà au bout d’une année.

Le tabac peut entraîner des problèmes circulatoires, c’est le cas pour cette personne que souffre d’une nécrose des orteils suite à des problèmes circulatoires. Dans certains cas, l’amputation est la seule solution.


3. Le tabagisme passif

Le tabagisme passif nuit à la santé d’autrui. Il est du à « la fumée secondaire » et affecte les personnes qui ne fument pas mais qui sont exposées à la fumée de cigarettes par son entourage.
La personne subissant le tabagisme passif voit les risques de cancers, d’allergies et problèmes respiratoires augmenter.

Le tabagisme passif est aussi important que le tabagisme actif. Nous pouvons le voir à travers de nombreux exemples. Le tabagisme passif peut provoquer des malformations, des
des mutations génétiques irréversibles sur un nouveau-né et même la mort subite du nourrisson.

En effet, une femme qui fume pendant sa grossesse cause des dommages importants à son enfant (l’enfant peut naître avec un bec de lièvre ou prématuré.


Nous pouvons aussi citer l’exemple des caries. Si les enfants sont exposés régulièrement à la fumée de cigarettes leur santé dentaire peut se dégrader.
Le risque est 1.8 fois plus élevé de voir les dents de lait attaquées par la carie.
On estime que 27% des caries et 14% des plombages chez les enfants entre 4 et 11 ans sont dus à la fumée passive.

Comme autres problèmes que nous pouvons trouver chez les enfants exposés au tabagisme passif, il y a les otites. En effet, un enfant subissant la fumée passive voit ses risques d’otites se multiplier.

La fumée passive répand ses substances nocives dans le corps à travers les poumons puis par voie sanguine comme la fumée active.

Le tabagisme passif touche les enfants mais aussi les adultes. Chez les adultes qui ne fument pas activement, la fumée inhalée de manière passive favorise :
-Le cancer pulmonaire
-Les maladies cardiovasculaires

La personne qui est régulièrement et à long terme exposée souffre plus souvent :
- de respiration sifflante (les risques sont 1.9 fois plus élevés)
- Des signes de bronchite chronique ou de bronchite aigue - troubles respiratoires - asthme

Les preuves scientifiques sont incontournables, le tabagisme passif est une menace sérieuse pour la santé. Il conduit à des maladies et même à des décès prématurés des enfants, des adultes non-fumeurs.
En effet, la fumée passive a des répercussions sur la santé qui sont encore plus graves que celles que l’on pouvait imaginer jusqu’à présent.

Comme nous avons pu le voir, le tabagisme passif à des conséquences irréversibles sur autrui.
Le décret de Xavier Bertrand consistant à ne plus fumer dans les lieux public serait-il la fin au tabagisme passif ?
En tout cas, nous pouvons dire qu’il permettrait sûrement de voir les risques que peut apporter le tabac diminuer envers les enfants, les personnes non fumeurs.

lundi 8 janvier 2007

III. Lutte anti-tabagisme


Comme nous l’avons constaté, la consommation de tabac qu’elle soit active ou passive engendre de nombreux problèmes de santé. Afin de réduire ces effets néfastes et voir même éliminer totalement ce fléau qu’est la cigarette, les gouvernements ont mis en place des lois de lutte contre le tabac.


Petit historique des dernières lois en France

- La loi Veil :


En 1976, la France, sous l’impulsion de Simone Veil qui, à l’époque était le ministre de la Santé, engagea sa propre politique de lutte contre le tabagisme. La loi du 9 juillet 1976 reprenait dans leur ensemble les recommandations faites par l’OMS l’année précédente.

Cependant l’industrie du tabac découvrit rapidement des manières de détourner la loi Veil, qui présentait quelques lacunes.


- La loi Evin :


C’est Claude Evin, le ministre des Affaires Sociales, qui initia cette loi. Le 10 janvier 1991, elle fut votée et semblait faire le tour des principales mesures de lutte contre le tabagisme.

Elle interdit toute publicité directe ou indirecte en faveur du tabac ainsi que toute distribution gratuite (sauf aux enseignes des débits de tabac) et l’interdiction de fumer dans des lieux affectés à un usage collectif.



1. La Loi EVIN : Droits des non-fumeurs


àARTICLE DU CODE DE LA SANTE (pour les entreprises)


Art. R.3511-4 :

" Sous réserve de l’application de l’art. R.3511-5 du CPS*, dans les établissements mentionnés aux articles L .231-1 et L.231-1-1 du code du travail, il est interdit de fumer dans les locaux clos et couverts affectés à l’ensemble des salariés, tels que les locaux d’accueil et de réception, locaux affectés à la restauration collective, les salles de réunion et de formation, les salles et espaces de repos, les locaux réservés aux loisirs, à la culture et au sport, les locaux sanitaires et médico-sanitaires. "

*CSP : Code de la Santé Publique

v Mais la Loi EVIN laisse pourtant entrevoir des failles qui empêchent sa pleine et totale utilisation et favorisent des entraves à l’interdiction de fumer dans de nombreuses situations. La mise en place d’une nouvelle loi plus stricte et plus précise due être envisagée :



2. Le décret de la Loi EVIN

Les précisions ajoutées dans ce Décret mettent en évidence à quel point la loi Evin comportait des failles qui inévitablement, empêchaient d’obtenir une lutte anti- tabac efficace. En effet, après lecture de ce Décret, la loi Evin semblait constituer une bonne base pour lutter contre le tabagisme grandissant, toutefois, le manque de précisions, de détails concernant son application, la rend brutalement évasive et incomplète.

Article 1

Section 1
« Interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif. »

Art. R.3511-1 :

" L’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif mentionnée à l’article L.3511-7 s’applique :
1) Dans tous les lieux fermés et couverts qui accueillent du public ou qui constituent des lieux de travail.
2) Dans les moyens de transport collectif.
3) Dans les espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics et privés, ainsi que des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs. "

Art. R. 3511-3 :

" Les emplacements réservés mentionnés à l’article R.3511-2 sont des salles closes, affectées à la consommation de tabac et dans lesquelles aucune prestation de service n’est délivrée. Aucune tâche d’entretien et de maintenance ne peut y être exécutée sans que l’air ait été renouvelé, en l’absence de tout occupant, pendant au moins une heure.
Ils respectent les normes suivantes :

1) Etre équipés d’un dispositif d’extraction d’air par ventilation mécanique permettant un renouvellement d’air minimal de dix fois le volume de l’emplacement par heure. Ce dispositif est entièrement indépendant du système de ventilation ou de climatisation d’air du bâtiment. Le local est maintenu en dépression continue d’au moins cinq pascals par rapport aux pièces communicantes.

2) Etre dotés de fermetures automatiques sans possibilité d’ouverture non intentionnelle.

3) Ne pas constituer un lieu de passage.

4) Présenter une superficie au plus égale à 20% de la superficie totale de l’établissement au sein duquel les emplacements sont aménagés sans que la superficie d’un emplacement puisse dépasser 35mètre carrés. "


Art. R.3511-6 :

" Dans les lieux mentionnés à l’article R.3511-1, une signalisation apparente rappelle le principe de l’interdiction de fumer. Un modèle de signalisation accompagnée d’un message sanitaire de prévention est déterminé par arrêté du ministre chargé de la santé.
Le même arrêté fixe le modèle de l’avertissement sanitaire à apposer à l’entrée des espaces mentionnés à l’article R.3511-2.

Art. R.3511-8 :

" Les mineurs de moins de seize ans ne peuvent accéder aux emplacements mentionnés au premier alinéa de l’article R.3511-2. "
3. Modifications apportées par le Décret


Les modifications sont nombreuses, les précisions mettent en évidence à quel point la loi Evin comportait des failles qui inévitablement empêchaient d’obtenir une lutte anti- tabac efficace.

› Dans l’article R.3511-1, il a été ajouté deux autres groupes de lieux où l’interdiction de fumer doit être appliquée : les transports en commun, les établissements scolaires publics ou privés (école, collège, lycée) et les établissements dont l’utilisation concerne les mineurs (accueil, hébergement, formation, sport et de santé).

› L’article R.3511-3 du Décret établit clairement les normes à respecter en cas d’aménagement d’un emplacement pour les fumeurs, précisant qu’aucune prestation de service n’est autorisée dans ces salles qui doivent être closes, que l’entretien ne peut se faire sans que l’air ne soit totalement renouvelé, qu’un dispositif de ventilation est obligatoire et qu’il doit être indépendant de ceux de tout le bâtiment, etc.

› L’article R.3511-8 ne figure pas dans la loi Evin : il précise que les mineurs de moins de seize ans dans les emplacements aménagés pour les fumeurs.
Dans le cas d’un non respect, les sanctions sont des amendes de :

Troisième classe si un fumeur fume dans les lieux où s’applique l’interdiction ou hors des emplacements prévus pour la consommation de tabac.

Quatrième classe pour le responsable s’il ne met pas en place la signalisation d’interdiction ou s’il ne met pas emplacement conforme à la disposition des fumeurs.




Ainsi, « Les dispositions du présent Décret entrent en vigueur le 1er février 2007. Toutefois les dispositions des articles R.3511-1 à R.3511-8 du code de la santé publique restent applicables jusqu’au 1er janvier 2008 aux débits permanents de boisson à consommer sur place, casinos, cercle de jeu, débits de tabac, discothèques, hôtels et restaurants. »


Le Décret du Ministre de la santé semble être enfin un allié efficace pour la lutte anti- tabac, mais il s’exerce à l’encontre des débits de tabac qui risquent de subir de graves déficits, voire des faillites.


Les établissements touchés par l’interdiction seront eux aussi victimes de dégâts financiers importants dus à la perte de la clientèle fumeuse qui risque sans nul doute de déserter les bars, discothèques, etc.


En d’autres termes, la consommation de tabac diminuera sans doute mais il est possible aussi que l’économie de France soit sévèrement touchée.

IV. Les obstacles à la lutte contre le tabagisme



1. L’économie du tabac


a) Le marché du tabac en France

Comment fonctionne la filière ?

Nous allons voir comment s’organise le marché du tabac en France. Afin de mieux comprendre ce dernier, il est nécessaire d’expliquer comment s’organise la filière.


Tout d’abord, en bas de la pyramide, on trouve les planteurs de tabac qui sont au nombre de 3900, répartis sur l’ensemble du territoire. A eux, s’ajoute 3000 conjoints agriculteurs. De plus, la culture du tabac nécessite 30 000 travailleurs saisonniers, occupés parfois jusqu’à 6 mois par an dans plus de 60 départements. Au niveau des exploitations, la surface moyenne des terres consacrées à la culture du tabac varie entre 1 et 2 ha.
La part du tabac dans le revenu de l’exploitation, quant à elle, varie entre 40 à 75%. La France est le cinquième producteur européen de tabac brut. On compte 8200 hectares de cultures dans le pays ; 23 000 tonnes de tabac brut sont produit par an, à raison de 98% de variétés blondes et 2% de tabac brun, exportés dans 20 pays.


Les planteurs de tabac sont réunis au sein de 9 coopératives. Ces dernières assurent la totalité de la production, de la collecte et de l’encadrement technique des planteurs. Ces 9 coopératives sont les suivantes : Nord France tabac, Alsa tabac, Agrl tabac, Lot Aveyron tabac, Haut bassin de la Garonne, Tabac Garonne adour, Périgord tabac, Poitou tabac, Loire tabac.

Ces 9 coopératives sont regroupées au sein de l’union des coopératives agricoles des planteurs de tabac (UCAPT). Depuis la disparition du monopole, dans les années 70, son rôle est la mise en production et son suivi, ainsi que la commercialisation et, en partie, la transformation des tabacs cultivés sur le territoire national.

Pour permettre cela, l’UCAPT a installé en 1985 son usine de première transformation à Sarlat, en Dordogne. Cette dernière a pour objectif la première transformation du tabac clair afin d’élaborer des mélanges homogènes, commercialisés auprès des fabricants de produits finis (cigarettes, tabac à rouler, cigares, etc.) pour le marché français et l’exportation.

L’usine a une capacité de 22 000 à 24 000 tonnes par an et emploie de 140 à 220 personnes suivant les périodes de transformation. Cette usine a permit à France-tabac d’être en contact direct avec l’industrie manufacturière dont tous les grands noms s’approvisionnent à Sarlat : Altadis, Jri sa, Philip Morris, etc. De plus, plusieurs dizaines d’autres clients important sont répartis à travers le monde.


Comment est représentée la France dans les compagnies industrielles du tabac ?



La Seita (société nationale d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes) était un groupe français du secteur de tabac, qui a fusionné en 1999 avec l’espagnol Tabacalera, prenant le nom d’Altadis.



Altadis est le quatrième plus grand groupe mondial de tabac. Il arrive au sixième rang des groupes qui produisent le plus de cigarettes en Europe de l’ouest. Le marché du cigare compte peu de grands acteurs internationaux. Altadis est le numéro 1 mondial, loin devant ses concurrents et surtout le seul acteur au premier rang des principaux marchés que sont les Etats-Unis, l’Espagne et la France.
Il est également le seul à disposer d’un portefeuille de marques cubaines prestigieuses grâce à sa participation de 50% dans la société « Corporacion Habanos » acquise en 2000. Au niveau des marques de cigares, on retrouve entre autres ; Cohiba, Montecristo, Partagas, Romeo y Julieta, José Piedra, Vegatina.

Les usines de cigarettes d’Altadis sont aujourd’hui réparties entre 5 pays : France, Espagne, Pologne, Maroc, Russie. En 2004, le groupe affiche un chiffre d’affaires économique de 3,518 milliards d’euros pour des effectifs de 27 500 salariés. Il est dirigé par Antonio Vazquez.
Au niveau de l’actionnariat, les investisseurs institutionnels représente 86%, les actionnaires individuels 410% et les autres (salariés,…) 4%.
Enfin, on peut ajouter qu’Altadis détient un quasi monopole de la distribution des produits du tabac ainsi que la quasi-totalité de la distribution des cigarettes en France.


Prix du paquet de cigarette et évolution de la consommation de tabac en fonction du prix



La décomposition du prix d’un paquet de cigarettes de 5 euros en France est le suivant :
- 64% du prix est destiné aux taxes dites de « droit de consommation » (soit 3,2 euros)
- 16,38% du prix du paquet est destiné à la part du fabricant (soit 0,981 euros)
- Enfin 8% du prix concerne la remise au débitant.
A partir du graphique ci-dessous, on va pouvoir mettre en relation l’évolution de la consommation totale de tabac en France avec l’évolution du prix relatif du tabac




En analysant le graphique, on peut voir que 3 évolutions principales à 3 périodes distinctes se dégagent.


- Tout d’abord, entre 1950 et 1975, on observe une diminution du prix relatif du tabac et une augmentation de la consommation.
- Puis succède une période comprise entre 1975 et 1991 durant laquelle la consommation de tabac diminue et le prix relatif du tabac stagne. On peut penser que cette diminution de la consommation peut être dû à la loi Veil datant de 1976.
- Enfin, de 1991 jusqu’en 2005, on observe une importante augmentation du prix relatif du tabac et une diminution importante, elle aussi, de la consommation de tabac.


b) La concurrence internationale

Voyons quelle est la place qu’occupe la France dans le marché international. On pourra aussi voir quels sont les grands acteurs internationaux dans le marché du tabac.



La production

En 2005, 6 587 677 tonnes de tabac brut ont été produites dans le monde. Les 10 premiers produisent près de 70% du tonnage mondial et la Chine, seule ; plus de 50%. Le tableau ci-dessous nous montre les 10 pays producteurs de tabac les plus important dans le monde.






On peut donc voir que la France n’occupe pas une place majeure dans la production mondiale de tabac. Nous allons donc à présent nous interroger sur la place qu’elle occupe dans l’Union européenne. Pour cela, on peut étudier l’histogramme ci-dessous.







La production européenne représente 4,5% de la production mondiale. L’Italie et la Grèce produisent, à eux seuls, près de 3/4 du tonnage de l’Union européenne. On constate que la France se situe au quatrième rang des pays européens producteurs de tabac (7,35% de la production européenne). Sa place est donc minime dans la production mondiale.




Importation et exportation de tabac

On constate que la France n’est pas représentée dans les acteurs majeurs des exportations de tabac et que même l’Union européenne n’est pas représentée. Au niveau des exportations, on retrouve en tête de classement, le Brésil (21,1%) suivit des Etats-Unis (7,9%) puis la Chine (7,6%) et le Zimbabwe (7,3%).
Au niveau des importations, on remarque que l’union européenne se trouve en tête de classement : c’est le plus important importateur de tabac. L’Union Européenne se détache largement au niveau de la quantité importée. Elle est suivie de l’ex-URSS puis des Etats-Unis.


Cette position de l’UE est compréhensible puisque sa production de tabac est faible, la part de son exportation l’est aussi face aux autres acteurs. Elle a aussi besoin d’importer en grande quantité pour faire face à sa demande de tabac qu’elle ne peut satisfaire elle-même.


Les compagnies industrielles du tabac

Les principaux acteurs du marché du tabac ne sont pas les pays même lorsqu’ils produisent en quantité très importante le tabac ; ce sont bien les compagnies industrielles. Elles font partie pour la plupart, des compagnies les plus puissantes du monde.
Nous allons donc voir quelles sont les principales compagnies industrielles de tabac.

Philip Morris : 38% de part de marché

BAT: 33% de part de marché

Japan tabacco: 17% de part de marché

Imperial tabacco: 8% de part de marché

Altadis: 4% de part de marché